BREITLING Premier
Vénus 150

 

Avez-vous déjà cherché une jolie montre de femme avec un mouvement intéressant ? Pas facile n'est ce pas !
Et bien, voici.

Une montre équipée d'un chrono à roue à colonnes, en bon état, d'une taille parfaite pour un poignet féminin, et un cadran adorable. Le mouvement est emboîté dans une ensemble assez sportif, mais le le cadran rend la montre très douce, craquante même. Nombre de personnes ont succombé à son charme, moi le premier.

Il s'est passé un an entre le moment ou j'avais pour la première fois vu ce mouvement manuel sur l'étau Bergeon. De petite taille, 13 lignes, ce mouvement chrono m'avais tapé dans l'oeil.

Il s'agit d'un Vénus 150, le petit frère du Vénus 175. Quelques temps plus tard, mon horloger m'a présenté le reste du matériel, aiguilles, cadran et boite, il était évident que je venais de trouver la montre de ma douce et tendre. De plus, il  eu l'excellent goût d'y mettre un bracelet autruche couleur miel, avec des surpiqûres blanches, donnant un p'tit peps supplémentaire à la montre, au point de garder ce bracelet, bien qu'il m'en proposa un neuf.Restait à attendre la fin de la révision du mouvement, envoyer le cadran pour le retaper, le bleuissage et peinture des aiguilles. L'idée du fond saphir m'est venu immédiatement, mais il restait à trouver l'adresse de l'artisan allant faire le travail. Pascal se chargea de trouver l'adresse sur le WEB. Il fit faire  l'adaptation d'un fond sur sa propre montre, équipée d'un joli Vénus 175. Le résultat fut  très enthousiasmant. La chose était donc entendue.

Restait néanmoins à définir la faisabilité et le cahier des charges du fond, c'est à dire ne pas toucher à l'original, qui nous le verrons est assez particulier, et permettre la vue la plus grande sur le mouvement. 

Le résultat à la hauteur de l'attente insupportable du retour de la montre, qui revint d'Allemagne 2/3 jours avant la date de l'anniversaire de ma douce. Lorsque j'ouvris le paquet provenant de Fricker, je fus estomaqué. Ils étaient allé bien au delà de mes espérances.

J'avoue que, ma chronomanie étant assez pénible pour ma compagne, j'avais une petite angoisse à celle de lui offrir une montre. Mais l'objet était si particulier, d'un caractère bien au delà de ce qu'on voit en général, que cette angoisse disparue rapidement, se transformant en un plaisir d'autant plus grand qu'Hélène craqua complètement pour cette montre.

Voici donc l'histoire de cette Breit.

Place au images.

 

La montre arbore une superbe boucle ailée, et la couronne fièrement décorée de la majuscule de la marque.

Ainsi équipé, le Vénus est un régal de douceur à remonter. Mais attention, avec quelques 40 années, mieux vaut ne pas forcer en fin de course.

 

L'idée de ce cadran est d'être léger. C'est une montre féminine, elle sera donc le moins chargée possible. Un index sur deux est écrit, l'impair étant un simple trait. Remarquez la dissymétrie du cadran, la petite seconde à 9 heures est plus proche du bord que le compteur des minutes.

une fois au poignet, la couronne et les poussoirs paraissant imposants par rapport à la boite se fondent parfaitement et relève le petit coté technique de la montre

 

 

Les cornes sont trouées et permettent de dégager très facilement le bracelet. Une simple aiguille poussera sans dommage la pompe et libérera ainsi le bracelet, pouvant rapidement adapter une autre couleur, une autre peau sur un habit.

 

Vous l'avez lu, cette montre est passée entre les mains de Fricker pour y adapter un fond transparent. Alors bon, passons aux choses plus sérieuses

 

 

 

 

 

Notez bien les vis dans les cornes, qui de par leur inclinaison, viennent pincer le fond de boite que nous verrons démonté plus bas.

 

Prise intéressante, le mouvement/cadran est encore dans son d'origine. On y voit les ouvertures laissant passer les poussoirs du chrono.  A droite, premier plan, le fond transparent saphir réalisé par Fricker.  Contrairement aux montres classiques, ou le mouvement s'emboite dans la boite, sur lequel le fond est vissé ou clipsé, ici, le mouvement est emboîté dans le fond, puis le tout est emboîté dans la boite. On remarquera d'ailleurs les réservations faites dans la carrure pour laisser les axes couronne et poussoirs s'enfiler dans la boite.

D'autre part, remarquons les réservations sur la tranche des fonds, à 11,1,5 et 7h. Les vis situées dans  les cornes viennent enserrer le fond à ce niveau et solidarise ainsi les deux parties.



dessin.jpg (9162 octets)

 

verre/plexi
aiguilles/cadran
mouvement
fond
vis

boite/couronne

 

Le cadran

 

C'est à présent à cette distance que je suis le plus à l'aise.
Par contre, les moindres défauts se voient, alors qu'ils ne sont pas, ou à peine, pas visible, même à la loupe.
C'est pour cela que je me suis permis quelques petites libertés de retouches avec PhotoShop, non pas pour améliorer l'image, mais pour rendre l'effet que crée la montre.

De par la taille de la boite, l'échelle tachymétrique, d'un très beau bleu, allant à merveille avec les aiguilles, ne se voit pas ! Par contre, elle est abîmée par la boite.

 

Le tritium des aiguilles a été remplacé par une simple peinture blanche. Cela donne un joli coup de "peps" au cadran.

 

Un cadran de Vénus 150 est très rare. Je suis à la recherche d'un cadran de remplacement, Dès l'objet trouvé, il sera envoyé pour être retravaillé, en gardant exactement la même typographie, mais en resserrant très légèrement l'échelle tachymétrique, pour qu'elle puisse être vue le cadran remonté dans la boite !
Restauration faite chez ATELCA.

 

 

Le mouvement

 

 

Chrono manuel à roue à colonnes, de petite taille, 13 lignes, de la même famille que le connu Vénus 175, équipant certaines Jacques Etoile. Balancier à masselottes pour le plaisir des yeux, le tout battant 18.800/h, malgré ses 40 ans.

 

Détail du marteau de remise à zéro des compteurs seconde centrale et minutes. On voit que la roue à colonne est en position pour permettre au marteau de pivoter vers le centre, et frapper les coeurs des roues pour remise à zéro.

 

Le chrono est à l'arrêt.  La bascule intermédiaire étant bloquée par la colonne, la roue intermediaire n'est pas en contact avec la roue de centre.

 

On voit parfaitement le coeur de la roue de centre. De même, sur la roue des minutes, à gauche, remarquez le ressort venant en appui sur la roue, donnant ainsi la fonction sautante à la minute.
Remarquez, dans le roue à droite dans la roue de centre, un petit ergot. Ce dernier viendra entrainer la petite roue entre la seconde et la roue des minutes. et voila comment on passe d'une minute à l'autre.
Vous y ajoutez le petit ressort de la minute, et cela donne une jolie petite complication.

 

 

ARSA : Auguste Raymond S.A. Il s'agit là donc bien d'un montage d'une boite, brevet Fortis à priori, d'un mouvement, ARSA, et un cadran restauré.

 

Début de la chaine :  le balancier donne le rythme, l'ancre transmet la cadence à la roue d'échappement (en bas), et le mouvement régulier, fluide a peine saccadé, est pris en charge par la roue de la petite seconde, à droite.

Cette petite seconde entraîne continuellement la roue intermédiaire, qui sera ou non en prise avec la roue de centre.

 

En prise avec la roue de centre, elle transmettra la cadence aux fonctions chrono.